LANGUES, ÉCRITURES, et CIVILISATIONS ANCIENNES

Concernant le linéaire A, le but est triple :
- Montrer qu’il y avait déjà une présence mycénienne / grecque en Crète, dès le Minoen Récent I, et que ces Mycéniens / Grecs utilisaient l’écriture linéaire A pour transcrire leur propre langue.
- Montrer qu’il y avait également une présence hourrite en Crète à l’époque minoenne.
- Vérifier si le linéaire A note aussi une langue sémitique (le cananéen ancien), opinion de Luciano Pavarotti.
Concernant les civilisations anciennes, ce blog ne se limite pas à la minoenne.

Copyright © Oksana Lewyckyj

jeudi 17 juillet 2014

A-TA-NA-TE (linéaire A)






La tablette ZA 10a, écrite en linéaire A, découverte à Zakros (Crète), datation : Minoen Récent IB, avait déjà fait l’objet d’un article de ma part en août 2009, voir https://oksanalewyckyj.blogspot.com/2009/08/za-10a-lineaire.html

J’y reviens pour les mots grecs. Tout d’abord, DA-I-PI-TA (en vert sur l’image n°1) est un anthroponyme masculin qui apparaît également en linéaire B (chez AURA JORRO, F., Dmic., vol.1, 1985, p. 149).

La présence d’un mot identique en linéaire A et en linéaire B (grec mycénien) sur une tablette en linéaire A indique souvent qu’il y a d’autres mots (ou noms) grecs sur cette tablette. C’est le cas d’A-TA-NA-TE (en rouge sur l’image n°1). En effet, A-TA-NA-TE est attesté chez Homère (Iliade, chant XVIII, 86). C’est le mot grec ἀθανάτη qui désigne une « immortelle » (une déesse), au datif pluriel (ἀθανάτῃς) sur l’image n°2. Sur la tablette en linéaire A, il est écrit soit au nominatif singulier, soit au datif singulier, soit au datif pluriel (pour les terminaisons de la 1ère déclinaison chez Homère, voir les encadrés rouges sur l’image n°3). La traduction sera donc selon le cas :
-une immortelle (s’il s’agit d’un nominatif singulier)
-pour une immortelle (s’il s’agit d’un datif singulier)
-pour des immortelles (s’il s’agit d’un datif pluriel).

Par analogie, TA-NA-TE (en bleu sur l’image n°1) serait-il le mot grec θανάτη qui voudrait dire une « mortelle »? Il serait alors également soit au nominatif singulier (une mortelle), soit au datif singulier (pour une mortelle), soit au datif pluriel (pour des mortelles).

A-TA-NA-TE est suivi du chiffre 1, TA-NA-TE du chiffre 2.

L’image n°1 est extraite de GORILA 3, p. 168.
L’image n°2 provient de HOMÈRE, Iliade, tome III (Chants XIII-XVIII), texte établi et traduit par Paul Mazon, avec la collaboration de Pierre Chantraine, Paul Collart et René Langumier, Paris, Les Belles Lettres, 1946, p. 170.
L’image n°3 vient de PLANQUE, D., e.a., Grammaire grecque, Namur, 1977, p. 217.
Les ajouts en couleurs sont des additions de ma part.

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Oksana Lewyckyj
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