Mon blog sur le linéaire A mais pas seulement. Oksana Lewyckyj, 1348 Louvain-la-Neuve, Belgique.
LANGUES, ÉCRITURES, et CIVILISATIONS ANCIENNES
Concernant le linéaire A, le but est triple :
- Montrer qu’il y avait déjà une présence mycénienne / grecque en Crète, dès le Minoen Récent I, et que ces Mycéniens / Grecs utilisaient l’écriture linéaire A pour transcrire leur propre langue.
- Montrer qu’il y avait également une présence hourrite en Crète à l’époque minoenne.
- Vérifier si le linéaire A note aussi une langue sémitique (le cananéen ancien), opinion de Luciano Pavarotti.
Concernant les civilisations anciennes, ce blog ne se limite pas à la minoenne.
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dimanche 21 avril 2013
Linéaire B: le « signe de Tannit »!
Parmi les signes non identifiés du linéaire B, il en est un qui donne l’impression d’une figure stylisée d’une femme aux bras étendus (voir image n°1). On retrouve ce même signe sur des stèles puniques (voir image n°2), ainsi que sur un pavement en mosaïque de Kerkouane (voir image n°3). Dans tous les cas, il s’agit du « signe de Tannit ». Le signe de Tannit apparaît surtout sur les stèles des champs d’urnes sacrificielles qui commémorent le sacrifice d’un enfant ou d’un animal substitut (LIPIŃSKI, E., « Dieux de Sarepta. Tannit », p. 214).
On le rencontre au Liban, en Israël (Ibid., p. 213), mais aussi dans une maison de l’île de Délos (Ibid., p. 207).
Le culte de la déesse Tannit est attesté en Orient dès le début du premier millénaire avant J.-C. Il est pratiqué aussi bien à Tyr, qu’à Sidon, Byblos, Constantine, Palerme, Ibiza, Sarepta, Carthage, Kition, etc. Son assimilation à Artémis est confirmée par l’anthroponyme d’Athènes, où le nom phénicien de ‘Abd-Tannīt y est rendu en grec par « Artémidore » (LIPIŃSKI, E., op. cit., p. 205 + petite note de bas de page n°97).
Artémis était la déesse protectrice des troupeaux, des récoltes, de la fécondité, des femmes en couches, mais aussi des marins et des navigateurs. C’est elle qui fait savoir à Agamemnon, retenu à Aulis avec la flotte grecque, qu’il n’obtiendra des vents favorables que s’il lui sacrifie sa fille Iphigénie. Mais, au dernier moment, la déesse substitue une victime animale à la jeune fille. A Sparte où elle porte le titre d’Artémis-Orthia, elle est l’objet d’un culte barbare comportant, selon certains, des sacrifices humains.
Bibliographie :
LIPIŃSKI, E., «Dieux de Sarepta. Tannit», dans Dieux et déesses de l’univers phénicien et punique, dans Studia Phoenicia XIV, dans Orientalia Lovaniensia Analecta, 64, Leuven, Peeters, 1995, p. 199-215.
HARARI, R., et LAMBERT, G., « Artémis », dans Dictionnaire de la mythologie grecque et latine, Paris, 2000, p. 46-47.
L’image n°1 est extraite de BONFANTE, L. – CHADWICK, J. – COOK, B.F. – DAVIES, W.V. – HEALEY, J.F. – HOOKER, J.T. – WALKER, C.B.F., « Le linéaire B », dans La naissance des écritures. Du cunéiforme à l’alphabet, Paris, 1994, p. 208.
L’image n°2 provient de LIPIŃSKI, E., « Dieux de Sarepta. Tannit », op. cit., p. 210.
L’image n°3 provient de LIPIŃSKI, E., « Dieux de Sarepta. Tannit », op. cit., p. 208.
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Oksana Lewyckyj
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