LANGUES, ÉCRITURES, et CIVILISATIONS ANCIENNES

Concernant le linéaire A, le but est triple :
- Montrer qu’il y avait déjà une présence mycénienne / grecque en Crète, dès le Minoen Récent I, et que ces Mycéniens / Grecs utilisaient l’écriture linéaire A pour transcrire leur propre langue.
- Montrer qu’il y avait également une présence hourrite en Crète à l’époque minoenne.
- Vérifier si le linéaire A note aussi une langue sémitique (le cananéen ancien), opinion de Luciano Pavarotti.
Concernant les civilisations anciennes, ce blog ne se limite pas à la minoenne.

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vendredi 9 mars 2012

La fonction des tablettes en rongo rongo





« Chaque année, dans la baie d’Anakena, se tenait à la cour du Roi de l’île une grande réunion où se rendaient les élèves en Rongo-Rongo et leurs maîtres coiffés de leurs couronnes en plumes de coq, pectoraux et insignes pendus sur la poitrine ; ils tenaient en main un long bâton ou massue, Ua, orné d’un bouquet de plumes (heu-heu) qu’ils plantaient autour de la place.

Le grand chef des Ariki, Ngaara, assisté de son fils Kaï mokoï, présidait. Il était assis sur une sorte de tronc fait de tablettes.

Les élèves tenaient en main les tablettes Kohau Rongo Rongo qu’ils avaient apportées et les lisaient en chantonnant.

Si l’un d’eux commettait une erreur, le Te Haha, chargé de la discipline, venait lui tirer les oreilles. On lui enlevait son chapeau de plumes et Ngaara l’interpellait :
-N’as-tu pas honte d’être traité comme un enfant ?
On se moquait de lui.
Parfois il se rebiffait et il y avait des disputes auxquelles le Te Haha s’empressait de mettre fin par son intervention.
Puis, l’Ariki concluait la séance, monté sur un pavois porté par huit athlètes, en rappelant aux hommes Rongo Rongo, les chantres des tablettes, quels étaient leurs devoirs vis-à-vis de la société pascuane. Fêtes et danses plus populaires prenaient alors leur place.

Outre cette assemblée annuelle se tenait à Anakena, aux lunes nouvelles et au dernier quartier, d’autres réunions plus intimes de travail des chantres Rongo Rongo. Ils chantaient leurs tablettes entre-eux, ou devant quelques vieillards qui venaient les écouter.

Le tablettes parlantes de l’île de Pâques, ou Kohau Rongo Rongo, bois d’hibiscus parlants, bois aux paroles sacrées, constituent l’un des éléments spécialement intéressants du folklore. » écrivent Maurice et Paulette Déribéré.

Des tablettes que l’on étudiait dans des écoles, avec des maîtres et des élèves, un examen public, tablettes dont l’écriture mnémo-technique et en boustrophédon transmettait aux générations futures, des chants et des traditions pascuanes, leur patrimoine immatériel.

DÉRIBÉRÉ, M., et P., Les vérités de l’ile de Pâques, dans mondes mystérieux, Paris, Presses Pocket, 1978, p. 220-221.

L’image n°1, une photo Luis Castaneda/the image bank, est extraite de BORDAS (éd.), Le Nouveau Monde et le Pacifique. L’émergence des civilisations, dans Les Berceaux de l’Humanité, préface de Gordon R. Willey, traduction de Didier Pemerle, Paris, 1995, p. 176.
L’image n°2, une photo Adrienne L. Kaeppler/Smithsonian Institution, provient de BORDAS (éd.), Le Nouveau Monde et le Pacifique. L’emergence des civilisations, op. cit., p. 177.

Remarque : L'écriture de l'île de Pâques n'a aucun rapport avec le linéaire A. Je l'ai placée dans ce blog dans le but de parler de temps en temps d'autre chose et pour attirer l'attention sur une écriture musicale.

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Oksana Lewyckyj
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