LANGUES, ÉCRITURES, et CIVILISATIONS ANCIENNES

Concernant le linéaire A, le but est triple :
- Montrer qu’il y avait déjà une présence mycénienne / grecque en Crète, dès le Minoen Récent I, et que ces Mycéniens / Grecs utilisaient l’écriture linéaire A pour transcrire leur propre langue.
- Montrer qu’il y avait également une présence hourrite en Crète à l’époque minoenne.
- Vérifier si le linéaire A note aussi une langue sémitique (le cananéen ancien), opinion de Luciano Pavarotti.
Concernant les civilisations anciennes, ce blog ne se limite pas à la minoenne.

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mercredi 5 août 2009

Le sacrifice humain d'Anémospilia





Cet article complète celui du 23 décembre 2007 dans ce même blog. Philon de Byblos témoigne aussi de l'existence du sacrifice humain dans les traditions phéniciennes.
Il raconte ceci (Eus., P.E., IV 16, 11) :

C'était la coutume chez les Anciens, dans les cas graves de danger, que les chefs de la cité ou du peuple livrassent au sacrifice, pour éviter l'anéantissement de tous, le plus chéri de leurs enfants comme rançon pour les divinités vengeresses. Ceux qui étaient ainsi livrés étaient égorgés dans les cérémonies à mystères (ou : dans des rites secrets).

C'est bien ce qui a l'air de s'être passé dans le cas du sacrifice minoen d'Anémospilia (Crète). Le professeur Driessen émet cependant une réserve : pour lui, le meurtre n'a pas eu lieu dans ce que les Sakellarakis appellent un sanctuaire à trois nefs, mais dans un magasin de stockage, à cause des nombreux pithoi qui y ont été retrouvés (cours ARKA 2600 du 27 novembre 2008).

A signaler cependant que le vase au taureau, ainsi que les ossements de bovidés et de caprins trouvés dans le secteur occidental du vestibule, dans des plateaux semblables à ceux que portent les prêtres représentés sur les fresques du vestibule du palais de Pylos, constituent, pour les SAKELLARAKIS, J. A., et SAPOUNA-SAKELLARAKI, E. (Archanès. Les fouilles d'Archanès, Athènes, 1991, p. 146), les premiers indices d'une utilisation spécifique de la chambre occidentale, et notammment pour des sacrifices sanglants, comparables aux offrandes sans effusion de sang de la chambre orientale.

L'arme du crime, un glaive de bronze ciselé d'une hure de sanglier, avait été abandonnée sur le corps de la victime. En image n°2, une hache d'armes portant une hure de sanglier. La hache est mitannienne (hourrite).

DEL OLMO LETE, G. (éd.), Qu'est-ce qu'un "tophet"? Enfants et sacrifice humain, dans Mythologie et religion des Sémites occidentaux, volume II : Émar, Ougarit, Israël, Aram, Arabie, in Orientalia Lovaniensia Analecta, 162, Leuven, Peeters, 2008, p. 342.

L’arme du crime (première image à partir du haut) est extraite de SAKELLARAKIS, J. A., et SAPOUNA-SAKELLARAKI, E., Archanès. Les fouilles d'Archanès, Athènes, 1991, p. 151.

L'image 2 (une hache avec une hure de sanglier) est extraite de SCHAEFFER, C., Ugaritica I, Pl. XXII.

P-S : J’avais déjà publié cet article dans mon ancien blog à la date du samedi 29 novembre 2008 à 22:57 (CET).

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Oksana Lewyckyj
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