Beaucoup d'anthroponymes présents sur les tablettes en linéaire A de Haghia Triada (Crète) datées du Minoen Récent IB, sont des anthroponymes hourrites. La question se pose alors de savoir qui étaient ces fameux Hourrites et s'ils avaient la fibre voyageuse.
On rencontre les rois hourrites au nord de la Mésopotamie à l'époque de l'Empire Akkadien. Beaucoup de références dans les documents administratifs d'Ur III nous montrent qu'ils y étaient déjà présents et en un certain nombre, y compris dans le sud de la Mésopotamie. A l'époque de Hammurabi et des archives de Mari, beaucoup de princes locaux du "Haut Pays" portent distinctivement des noms hourrites et des textes écrits dans le langage hourrite ont été excavés à Mari. Lorsque, après les conquêtes de Hammurabi, l'inertie de ses successeurs a laissé un vide de pouvoir dans le nord du pays, ce sont les Hourrites qui en ont profité. Un État nommé Hanigalbat existait déjà avant la fin de la Vieille Dynastie Babylonienne et il était même suffisamment fort pour avoir attaqué le grand roi Hittite Hattusilis lorsque celui-ci était absent, en campagne dans l'ouest. Partout, du Zagros à la Méditerranée, jaillissent des petits royaumes hourrites, mais ce n'est qu'aux environs de 1500 avant J.-C., qu'ils apparaîtront soudés sous le gouvernement d'un souverain, Shaushtatar du Mitanni, qui se choisira Washukanni comme capitale.
La densité des Hourrites varie d'une ville à l'autre; comme leur existence même ne se révèle que progressivement, au hasard des documents étrangers, rédigés en akkadien, c'est par le site qu'on les désigne couramment. Les principales sources pour la connaissance des Hourrites sont : à l'Est, Nuzi en Assyrie; au Nord, Chagar-Bazar; au Sud, Mari; à l'Ouest, la masse compacte des Hourrites syriens, à Alalah et à Ugarit; enfin, à l'extrême Ouest, les Hourrites d'Asie Mineure documentés par Bogazköy. Les Hourrites d'Alep et de Kargamis ne nous sont connus que faiblement, et par la voie indirecte d'Ugarit et de Hattusa. On en a décelé quelques-uns dans les zones périphériques, à Ur III, à Nippur, en Palestine, et en Égypte.
La langue des Hourrites : les Hourrites sont des gens de langue "caucasienne". A l'Ouest, ils n'auraient pas été plus loin que la Cappadoce (professeur René Lebrun, UCL). Nicolas Platon, toutefois, dans son livre intitulé Crète (in Archaelogia Mundi, traduit du manuscrit original grec par P. Charamis et J. Marcadé, Genève, Nagel, 1966), p. 135, parle d'une migration ayant eu lieu en Crète, vers le milieu du 3ème millénaire av. J.-C., en nombre restreint, en provenance à la fois de la zone protolybienne et de la zone anatolienne, d'un élément ethnique présentant des caractères à la fois protolybiens et arménoïdes.
Un très vieux squelette, celui d'un homme qui aurait vécu il y a plus de 9000 ans (datation au carbone 14 = 9200 ans), enseveli sous une berge de la rivière Columbia, près de Kennewick, dans l'État de Washington, cause tout un remue-ménage dans le monde des spécialistes de la préhistoire américaine. Un examen sommaire effectué par l'anthropologue James C. Chatters lui indique que le crâne semble très âgé et qu'il présente la plupart des traits de type "caucasien". L'homme est de taille moyenne, âgé entre 40 et 55 ans, et présente un fragment de pointe de flèche en pierre incrusté dans son bassin...
POSTGATE, N., The first empires, Oxford, Elsevier-Phaidon, 1977, p. 101.
LAROCHE, E., Les noms des Hittites, dans Études Linguistiques, IV, Paris, Klincksieck, 1966, p. 343.
FREU, J., Histoire du Mitanni, collection KUBABA, série Antiquité III, Paris, l'Harmattan, 2003, p. 15.
Les passages concernant l' homme de Kennewick ont été extraits de https://www.cybersciences.com/cyber/4.0/kennewic.asp La page ne semble plus active, elle a été consultée (et imprimée) le 14/06/2005. On peut en trouver une semblable sur le site suivant : https://fr.wikipedia.org/wiki/Homme_de_Kennewick
L'image, représentant un bélier hourrite, est extraite du livre The first empires (Nicholas Postate), de la partie intitulée Kassites and Hurrians, p. 101.
P-S : J’avais déjà publié cet article dans mon ancien blog à la date du dimanche 29 juin 2008 à 19:31 (CEST).
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Oksana Lewyckyj
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