LANGUES, ÉCRITURES, et CIVILISATIONS ANCIENNES

Concernant le linéaire A, le but est triple :
- Montrer qu’il y avait déjà une présence mycénienne / grecque en Crète, dès le Minoen Récent I, et que ces Mycéniens / Grecs utilisaient l’écriture linéaire A pour transcrire leur propre langue.
- Montrer qu’il y avait également une présence hourrite en Crète à l’époque minoenne.
- Vérifier si le linéaire A note aussi une langue sémitique (le cananéen ancien), opinion de Luciano Pavarotti.
Concernant les civilisations anciennes, ce blog ne se limite pas à la minoenne.

Copyright © Oksana Lewyckyj

mardi 9 juillet 2013

Linéaire A : U-NA-KA-NA-SI







La table à libations SY Za 2, trouvée à Symi (Crète), inscrite en linéaire A, datation : Minoen Moyen IIIB – Minoen Récent IA, porte dans le coin inférieur gauche le mot A-JA, et dans le haut du côté droit U-NA-KA-NA-SI suivi de l’idéogramme de l’huile d’olives (voir image n°1). Ainsi que je l’ai écrit dans un article précédent de ce blog, A-JA (prononcez « Aya » ou « Aia ») est une divinité mésopotamienne, épouse de Shamash. Il faut également savoir qu'un pharaon de la XIIIe dynastie a porté ce nom.

Dans mon travail Le linéaire A est-il une langue sémitique ?, je pensais, en 2007, que le mot U-NA-KA était un anthroponyme masculin. Si U-NA-KA est bel et bien un anthroponyme, il est, cependant, attesté au féminin. En effet, une tisseuse de Mari a porté ce nom (voir image n°2).

Le mot NA-SI, lui, est attesté comme nom divin à Mari (il signifie "Prince") et entre dans la composition d’anthroponymes masculins comme Yadūr-Nasi, Yatar-Nasi, etc. (voir image n°3).

N.B. : L’écriture linéaire A est une écriture syllabique et imparfaite (défective). En présence de consonnes géminées, le scribe doit choisir entre ces deux alternatives : soit redoubler la syllabe (écrire "ka-ka" au lieu de "kka"), soit omettre le redoublement (écrire "ka" au lieu de "kka").

Remarque : Par convention, la communauté scientifique a choisi d’écrire « JA, JE, JO, JU », le « J » flamand de « Jan », pour les sons « YA, YE, YO, YU ».

L’image n°1 provient de GORILA 5, p. 64.
Les images n°2 et 3 sont extraites de BIROT, M. – KUPPER, J.-R., - ROUAULT, O., Répertoire analytique (2ème vol.) : tomes I-XIV, XVIII, et textes divers hors-collection. Première partie : Noms propres, dans Archives royales de Mari, XVI / I, Paris, Geuthner, 1979, p. 209 (image n°2) et p. 265 (image n°3).
Les ajouts en rouge sont des additions de ma part.

Importante addition du dimanche 03 novembre 2013 :

L’anthroponyme féminin U-NA-KA (ou Unakka), présent à Mari, est un anthroponyme hourrite (voir à ce sujet SASSON, J., Hurrians and Hurrian names in the Mari texts, in BERGERHOF,K. – DIETRICH, M., - LORETZ, O. ( Herausgegeben von), Ugarit-Forschungen. Internationales Jahrbuch für die Altertumskunde Syrien-Palästinas, band 6, Verlag Butzon & Bercker Kevelaer/ Neukirchener Verlag, Neukirchen-Vluyn, 1974, p. 370.

Tous droits réservés. Reproduction interdite.

Oksana lewyckyj
2/503 Voie des Gaumais
1348 Louvain-la-Neuve
Belgique