Mon blog sur le linéaire A mais pas seulement. Oksana Lewyckyj, 1348 Louvain-la-Neuve, Belgique.
LANGUES, ÉCRITURES, et CIVILISATIONS ANCIENNES
Concernant le linéaire A, le but est triple :
- Montrer qu’il y avait déjà une présence mycénienne / grecque en Crète, dès le Minoen Récent I, et que ces Mycéniens / Grecs utilisaient l’écriture linéaire A pour transcrire leur propre langue.
- Montrer qu’il y avait également une présence hourrite en Crète à l’époque minoenne.
- Vérifier si le linéaire A note aussi une langue sémitique (le cananéen ancien), opinion de Luciano Pavarotti.
Concernant les civilisations anciennes, ce blog ne se limite pas à la minoenne.
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mercredi 25 mai 2011
Poinçons, tampons, et disque de Phaestos
Les interprétations du disque de Phaistos se suivent et ne se ressemblent pas, telle celle de la Dutch Acheological and Historical Society, mise en image n°1, qui y voit une lettre louvite adressée à Nestor. Le trait oblique, que l’on trouve ajouté par le scribe à certains des signes du disque, y est perçu comme le dessin d’une épine dont la valeur phonétique serait la syllabe +ti (voir la p. 61 de ce livre).
John Chadwick, dans Le déchiffrement du linéaire B. Aux origines de la langue grecque, p. 38, écrit ceci au sujet du disque de Phaistos : « Les signes sont pictographiques, au nombre de 45, et leur succession se lit de droite à gauche. Le plus remarquable est la technique de l’exécution : chaque signe a été empreint sur l’argile molle au moyen d’un type ou poinçon gravé spécialement pour cet emploi. Il est visible que l’opération ne s’est pas faite d’un seul coup, comme on imprime un bloc de lignes composées en typographie : on a dû employer un à un chacun des poinçons : il a suffi d’en avoir 45 pour exécuter toute l’inscription, qui contient près de 250 signes. Cet usage du type, c’est-à-dire d’une forme normalisée sur un support mobile, anticipe bien remarquablement sur l’invention de l’art de la gravure et de l’imprimerie ».
Yves Duhoux, à la p. 112 de son article L’écriture et le texte du disque de Phaestos écrit cela : « Ces signes offrent la particularité remarquable d’avoir été imprimés dans l’argile molle au moyen de poinçons ou de sceaux, ce qui fait de l’inventeur de cette technique le précurseur de la machine à écrire. Il y en a 241 répartis en 61 cases. Dans la deuxième catégories de signes prend place un petit "trait" oblique, tracé au stylet sous certains signes dits "pictographiques" ».
Du Néolithique Ancien à l’Age du Cuivre, ont été utilisés, dans le Sud-Est de l’Europe, des tampons-sceaux. Des cachets, comme ceux que l’on trouve dans nos administrations modernes, que l’on pose sur nos documents officiels, sauf que ces tampons d’autrefois étaient en argile et non en bois comme ceux d’aujourd’hui. Deux d’entre-eux, en provenance du site de Nea Nikomedeia (encadré en rouge sur la carte mise en image n°2), que j’ai placés en image n°3 (voir), ressemblent respectivement aux signes n°12 et n°42 du disque de Phaistos. La différence essentielle réside dans leur taille. La base des tampons de Nea Nikomedeia a un diamètre de 3-4 cm, la base de ceux employés sur le disque ne fait que 7 ou 8 mm de diamètre. Tout se passe comme si une réplique miniature des tampons circulant à l’époque pré-citée avait été fabriquée et appliquée sur le disque de Phaistos.
Quant au trait oblique, il pourrait bien être, alors, un séparateur…
CHADWICK, J., Le déchiffrement du linéaire B. Aux origines de la langue grecque, traduit de l’anglais par Pierre Rufel, introduction de PierreVidal-Naquet, dans Bibliothèque des Histoires, Gallimard, 1972.
DUHOUX, Y., L’écriture et le texte du disque de Phaestos, dans Pepragmena tou D. Diethnous Krêtologikou Synedriou, tomos I, Athènes, 1980.
Le texte mis en image n°1 provient de ACHTERBERG, W., BEST, J., ENZLER, K., RIETVIELD, L., WOUDHUIZEN, F., The Phaistos disc : A Luwian letter to Nestor, in Publications of the Henri Frankfort Foundation, vol. thirteen, Dutch Archaeological and Historical Society, Amsterdam, 2004, p. 94-95.
Les images n°2-3-4 sont extraites de MAKKAY, J., Early stamp seals in South-East Europe, Budapest, Akadémiai Kiadó, 1984, p. 136 (image n°3), p. 39 (image n°4), sur la couverture en fin de livre (image n°1, la carte).
Les additions en rouge et en bleu sur les images sont des ajouts de ma part.
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Oksana Lewyckyj
2/503 Voie des Gaumais
1348 Louvain-la-Neuve
Belgique
Je suis une orientaliste diplômée d'un master universitaire (master 120) en Langues et lettres anciennes, orientation orientales, à finalité approfondie. Avant d'entreprendre ces études, j'avais déjà réussi brillamment, à l'université, les niveaux supérieurs d'autres langues anciennes que celles figurant sur ce diplôme.
J'ai deux fils : Sébastien Mercier, assistant vétérinaire (Martinets) à Frankfurt am Main (Allemagne) et Gabriel Mercier, post-doctorant à l'Université de Montréal, UDeM (Canada). Remariée à Pavarotti, ténor colorature ayant fait une carrière de 45 ans à l'Opéra, j'aime, moi aussi, le chant et l'Opéra. Je suis également soprano colorature.
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