LANGUES, ÉCRITURES, et CIVILISATIONS ANCIENNES

Concernant le linéaire A, le but est triple :
- Montrer qu’il y avait déjà une présence mycénienne / grecque en Crète, dès le Minoen Récent I, et que ces Mycéniens / Grecs utilisaient l’écriture linéaire A pour transcrire leur propre langue.
- Montrer qu’il y avait également une présence hourrite en Crète à l’époque minoenne.
- Vérifier si le linéaire A note aussi une langue sémitique (le cananéen ancien), opinion de Luciano Pavarotti.
Concernant les civilisations anciennes, ce blog ne se limite pas à la minoenne.

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mardi 28 juillet 2009

Un Séder, il y a 2000 ans



"Voici le pain de misère qu'ont mangé nos ancêtres dans le pays d'Egypte. Que celui qui a faim vienne et mange..."

Ainsi débute le Séder, cette ancienne cérémonie familiale, par lequel tous les Juifs du monde communient en revivant un événement qui s'est déroulé il y a trente siècles. Afin que cette invitation qui ouvre la Haggadah soit comprise de tous, le texte ne commence pas en hébreu mais en araméen, le langage que nos ancêtres parlaient au quotidien, écrit Elie Wiesel dans La Haggadah de Pâque, parue aux éditions Ramsay en 1995, p. 12.
Dans la longue histoire d'Israël, le premier "Séder" (= veillée pascale) dont on connaît les participants, c'est le tien, rabbi ! écrit le rabbin Jacquot Grunewald en s'adressant à Jésus, ( p. 9 de son livre Chalom, Jésus ! Lettre d'un rabbin d'aujourd'hui au rabbi de Nazareth, paru aux éd. Albin Michel, Paris, 2000). Page 146, il continue : Le Séder a commencé. De sa main droite, Jésus prend une matsa - peut-être deux en souvenir de la double ration de manne - et, comme le fait chaque juif en commençant la veillée de Pessa'h, il récite la vieille formule en araméen qui ouvre la Haggadah : "Ha (Voici) la'hma 'ania (le pain de 'ania) di-akhalou avahatana (qu'ont mangé nos pères) be-ara' de-mitsraïm (en terre d'Egypte).

Le Séder qu'explique le rabbin Grunewald aux p. 146-150, n'est pas la dernière veillée pascale vécue par Jésus, mais l'avant-dernière, qui se passe en Galilée (Jn 6, 22 et suivants). Jésus prêche dans la synagogue de Capharnaüm en ces termes : "Je suis le pain vivant qui descend du ciel" Jn 6, 51. Et le rabbin d'expliquer : Jésus a exposé son commentaire sur la matsa ainsi qu'il en avait le droit. Conformément à la différence qu'il avait établie entre la manne qui n'avait pas accordé la vie éternelle (dans le désert), et le pain qu'il était, et grâce auquel le fidèle "vivrait dans la durée éternelle à venir", il leur a dit : "Je suis le pain" en s'inspirant mot pour mot de l'introduction araméenne de la Haggadah.

Il s'agit-là d'un jeu de mot opéré par Jésus (p. 147) en remplaçant la lettre ayin de 'ania (= de misère) par un aleph (le même mot, non vocalisé, veut alors dire "je"). "Voici le pain de misère" devient " Voici que je suis le pain". Page 149, le rabbin écrit : Le paradoxe veut que grâce à l'Eucharistie telle qu'elle est présentée dans les Synoptiques et grâce aux indications de Paul dans une lettre aux Corinthiens, nous possédions le commentaire que, dans la nuit du Séder, tu (= Jésus) as prononcé sur la matsa !

L'image est extraite de WIESEL, E., La Haggadah de Pâque, illustrations de Mark Podwal, avec la collaboration de Serge Brodowicz pour l'éd. française, (New-Yok, 1993), Ramsay, 1995, p. 24. En rouge (addition de ma part), le jeu de mot opéré par Jésus.

P-S : J’avais déjà publié cet article dans mon ancien blog à la date du dimanche 23 mars 2008 à 22:57 (CET).

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Oksana Lewyckyj
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