Deux archéologues grecs, Efi et Iannis Sakellarakis, ont découvert à Anémospilia, près d'Arkhanès, les restes d'un rituel sanglant. Dans les ruines d'un sanctuaire minoen à trois nefs, au flanc du mont Youktas, les deux fouilleurs mettaient au jour les traces d'un drame poignant. Sur un autel bas, un prêtre avait apparemment égorgé un jeune homme et recueilli son sang dans une jarre marquée d'un taurillon en relief. Sur le corps, il avait jeté le glaive de bronze, ciselé d'une hure de sanglier, qui avait servi au meutre. Etait-ce pour apaiser la divinité dont l'idole devait se dresser au-dessus des deux pieds de terre cuite que l'on a retrouvé près de là? Peut-être le prêtre avait-il, dès le sacrifice accompli, devancé la mort grâce au poison d'un chaton de bague en fer qu'il portait au doigt...Toujours est-il que le meurtrier et deux acolytes qui tentaient de s'échapper, un homme portant le vase plein du sang de la victime et une femme éperdue, furent écrasés par la catastrophe tellurique qu'ils cherchaient vainement à conjurer.
Peu d'années après, à Cnossos, l'archéologue anglais Peter Warren crut remarquer sur des ossements longs d'enfants, récupérés dans une fosse minoenne, des traces de coups de couteau qui semblaient correspondre à un décharnement, au détachement des chairs peu de temps après la mort (comme dans les pratiques anthropophages).
Rendons-nous à l'évidence, les minoens n'ont pas été seulement des "flower lovers"...
MASTORAKIS, M., et van EFFENTERRE, M., Les Minoens. L'âge d'or de la Crète, Paris, 1991, p. 75-76.
La reconstitution schématique du sacrifice humain (d'après le National Geographic) mise en image est extraite de SAKELLARAKIS, J. A., et SAPOUNA - SAKELLARAKI, E., Archanès. Les fouilles d'Archanès (Prix de l'Académie d'Athènes 1983), Athènes, 1991, p. 152-153.
P-S : J'avais déjà publié cet article dans mon ancien blog à la date du dimanche 23décembre 2007 à 17:22 (CET).
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Oksana Lewyckyj
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