Sous le règne d’Elizabeth I d’Angleterre (1558-1603), Sir Walter Raleigh, un noble bien en vue à la cour, demande et obtient de la Reine de pouvoir fonder une colonie permanente en Amérique du Nord. Pour la convaincre, il dit que cette colonie apportera des trésors à l’Angleterre et pourra servir de base militaire pour attaquer les bateaux espagnols. Il promet d’appeler cette nouvelle terre « Virginie » en l’honneur de la Reine.
Elisabeth I d’Angleterre :
Sir Walter Raleigh :
En 1584, une expédition est organisée sous les commandements de Philip Amadas et d’Arthur Barlowe afin de reconnaître les lieux. Les hommes qui la composent découvrent un vaste lagon entouré de bancs de sable. Ils sont émerveillés par la vie sauvage, la fertilité du pays et la douceur du climat. Les Indiens de l’endroit paraissent curieux et pacifiques mais il n’y a aucun moyen de communiquer avec eux si ce n’est en leur offrant des cadeaux. Sur le chemin du retour, Amadas et Barlowe prennent à bord de leur navire deux Indiens, Manteo (originaire de l’île de Croatoan) et Wanchese (originaire de l’île de Roanoke) pour les présenter à la Reine d’Angleterre, leur apprendre l’anglais et apprendre leur langue.
En 1585, une première colonie, militaire, est envoyée dans cette Virginie sous le commandement de Richard Grenville. La flotte est composée de sept vaisseaux mais, à cause de l’hostilité des Espagnols qui ont déjà des colonies dans les Caraïbes et des bases en Floride, sa flotte est dispersée. Il doit alors attendre l’un de ses vaisseaux, le Tiger à Puerto Rico. Arrivés en Virginie, le Tiger est endommagé à cause du mauvais temps à quelques 60 miles de l’île de Roanoke. Pendant qu’on le répare, Grenville visite 200 miles de côtes, les eaux de Roanoke et arrive dans un village appelé Secotan. Heureusement, il a Manteo, l’Indien originaire de Croatoan avec lui ainsi que le scientifique Thomas Harriot qui a essayé d’apprendre la langue de Manteo et de Wanchese. Grenville est agréablement surpris par les natifs de l’endroit mais choqué par la manière primitive dont ils vivent. Ayant amené à terre le matériel nécessaire, il commence à construire un campement. Comme il a également un soldat expérimenté avec lui, un certain Ralph Lane, ce dernier, par mesure de précaution, ordonne de bâtir un fort. Il n’y a pas de pierres à proximité pour en délimiter les contours, aussi Ralph Lane fait-il creuser un très profond fossé dans ce but. Il fait ajouter des bancs de sable sur la palissade de bois avant d’entamer la construction de maisons, de l’église, d’une armurerie, de magasins et d’écuries. Les bases posées, Grenville et les bateaux repartent, promettant de revenir en avril 1586 avec des vivres et du matériel et laissant à Roanoke quelques cent sept colons. Mais la terre promise n’est pas aussi pleine de nourriture que Sir Raleigh l’avait indiqué. Les colons comprennent qu’ils vont devoir se débrouiller ou dépendre de la bonne volonté des Indiens pour se nourrir, leurs vivres à bord du Tiger ayant été perdus car remplis d’eau salée. De plus, avant leur installation à Roanoke le 17 août 1585, lors de l’exploration du 11 juillet 1585, un incident avait éclaté avec les Indiens d’un village nommé Aquascogoc. Une coupe de valeur ayant été volée, les hommes de Grenville avaient incendié ce village indien en représailles. C’est aussi pendant ces visites de villages que John White avait peint tout ce qu’il voyait.
Sir Richard Grenville :
Carte de la Virginie de l’époque (c-à-d aussi la Caroline du Nord), dessinée par John White, le peintre de la colonie :
Carte de l’île de Roanoke, dessinée par John White :
Quelques semaines après leur installation, le chef indien local, Wingina, vient pour la première fois visiter les colons. Les Indiens sont fascinés par les armes des colons, intéressés par leur culte (un livre, la Bible, au moyen duquel les colons semblent communiquer avec leur divinité) mais prudents. Peu de temps après cette rencontre, des maladies inconnues comme la varicelle frappent les Indiens. Certains en meurent.
Les colons, eux, sont incapables de pêcher comme les Indiens. Même chasser avec leurs armes est problématique, la poudre rendue humide sur le Tiger n’ayant jamais récupéré sa totale potentialité. De plus, ils s’y sont pris trop tard pour planter et cultiver. Lane organise alors des explorations des environs par bateau dans l’espoir de trouver un endroit plus prospère. Il semble particulièrement intéressé par la baie de Chesapeake, à 40 miles au Nord, pour le futur des colons.
Au début, les Indiens paraissent heureux d’échanger des vivres contre les produits des colons mais durant les mois d’hiver, les relations se détériorent car ils deviennent moins disposés à ces échanges. Des colons entreprennent alors de piller les stocks de nourriture des Indiens, usant parfois de la force. La patience de Wingina est à bout. Il rassemble les tribus indiennes pour chasser les colons. Averti, Lane marche avec quarante soldats armés contre un village indien et capture leur chef. Il apprend à cette occasion que les tribus de l’Ouest ont du cuivre en abondance. Il organise précipitamment une expédition pour tenter de trouver ce cuivre, parcourt cent soixante miles avant que des tribus hostiles et le manque de nourriture ne l’obligent à retourner, désappointé, à Roanoke où il découvre que Wingina l’a fait passer pour mort aux yeux des colons. Cette réapparition « miraculeuse » tempère l’hostilité des Indiens au sein-même de la tribu de Wingina. Le chef de la tribu que Lane avait attaquée lui fait allégeance ainsi qu’au grand chef de Lane, la Reine Elizabeth I. Ensenor, l’Indien pro-Européen de la tribu de Wingina meurt le 20 avril 1586. À partir de ce moment Wingina cherche à se débarrasser définitivement des colons. Les Indiens refusent de continuer à avoir des échanges commerciaux avec eux et de les aider. En avril 1586, la flotte de Grenville n’est toujours pas revenue non plus. Wingina, lui, prépare une attaque. Lane, l’ayant appris, décide d’attaquer préventivement. Pour gagner du temps, il fait croire aux Indiens qu’une flotte anglaise est en vue. Il sait que cela permettra aux colons de rassembler les canoës des Indiens, de former une petite flottille, de traverser et d’attaquer le camp de Wingina sur le continent. Comme deux Indiens semblent s’échapper et partir en direction du continent, les hommes de Lane les rattrapent et les décapitent. Horrifiés, des Indiens témoins de la scène attaquent le camp de Lane. Celui-ci poursuit néanmoins son plan et envoie un message à Wingina lui disant qu’il se dirige vers Croatoan mais qu’il voudrait lui parler. Wingina, qui ne se méfie pas car les Indiens de Roanoke n’ont pas pu le prévenir de ce qui se passait, permet à Lane et à ses hommes d’entrer dans son enceinte. Lane donne l’ordre d’attaquer. Blessé, Wingina s’enfuit dans la forêt. Il est rattrapé par deux colons et décapité.
Heureusement pour eux, à peine une semaine après ces événements, Sir Francis Drake qui les cherche vient à passer dans les environs avec son énorme flotte. Il embarque les colons à destination de l’Angleterre après avoir essayé sans succès, à cause de la météo, de leur acheminer des vivres et des munitions.
Sir Francis Drake :
C’est dans ce contexte et à cet endroit précis que, contre leur gré, les cent quinze membres de ce que l’on appelle jusqu’à aujourd’hui « The Lost Colony » ou « La Colonie Perdue » seront débarqués sur cette même île quelques mois plus tard, en 1587.
Un village indien :
Un homme indien :
Une femme et une petite fille indiennes :
Les activités quotidiennes des Indiens :
Un repas indien :
Les festivités indiennes :
Un prêtre indien :
Un médecin indien :
Traduit de l'anglais et résumé par Oksana Lewyckyj. Le titre original est Virginia, paru sur www.britishempire.co.uk.
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Oksana Lewyckyj
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Mon blog sur le linéaire A mais pas seulement. Oksana Lewyckyj, 1348 Louvain-la-Neuve, Belgique.
LANGUES, ÉCRITURES, et CIVILISATIONS ANCIENNES
Concernant le linéaire A, le but est triple :
- Montrer qu’il y avait déjà une présence mycénienne / grecque en Crète, dès le Minoen Récent I, et que ces Mycéniens / Grecs utilisaient l’écriture linéaire A pour transcrire leur propre langue.
- Montrer qu’il y avait également une présence hourrite en Crète à l’époque minoenne.
- Vérifier si le linéaire A note aussi une langue sémitique (le cananéen ancien), opinion de Luciano Pavarotti.
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mardi 26 mars 2024
Amérique (Roanoke)
Je suis une orientaliste diplômée d'un master universitaire (master 120) en Langues et lettres anciennes, orientation orientales, à finalité approfondie. Avant d'entreprendre ces études, j'avais déjà réussi brillamment, à l'université, les niveaux supérieurs d'autres langues anciennes que celles figurant sur ce diplôme.
J'ai deux fils : Sébastien Mercier, assistant vétérinaire (Martinets) à Frankfurt am Main (Allemagne) et Gabriel Mercier, post-doctorant à l'Université de Montréal, UDeM (Canada). Remariée à Pavarotti, ténor colorature ayant fait une carrière de 45 ans à l'Opéra, j'aime, moi aussi, le chant et l'Opéra. Je suis également soprano colorature.
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