LANGUES, ÉCRITURES, et CIVILISATIONS ANCIENNES

Concernant le linéaire A, le but est triple :
- Montrer qu’il y avait déjà une présence mycénienne / grecque en Crète, dès le Minoen Récent I, et que ces Mycéniens / Grecs utilisaient l’écriture linéaire A pour transcrire leur propre langue.
- Montrer qu’il y avait également une présence hourrite en Crète à l’époque minoenne.
- Vérifier si le linéaire A note aussi une langue sémitique (le cananéen ancien), opinion de Luciano Pavarotti.
Concernant les civilisations anciennes, ce blog ne se limite pas à la minoenne.

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samedi 8 décembre 2012

L'invention de l'écriture chez les Grecs selon Aristophane et Euripide









Dans Les Thesmophories, pièce comique d’Aristophane, Euripide à cause du mal qu’il écrit sur les femmes dans ses pièces, craint pour sa vie. Un vote en faveur de la peine de mort à son égard doit être prononcé au cours de ces fêtes que sont les Thesmophories, où toute présence masculine est interdite.
Euripide essaye d’abord de convaincre Agathon, un poète-chanteur-compositeur efféminé, de se rendre aux Thesmophories déguisé en femme, et de plaider en sa faveur. Agathon refuse. Un parent d’Euripide accepte alors de l’aider. Déguisé en femme, il ira, lui, aux Thesmophories. Très vite, cependant, la situation se corse et Euripide, qui avait fait le serment de l’aider en cas de difficulté, n’est toujours pas là. Le parent, pour en sortir, ne voit d’autre solution que d’imiter Palamède, en écrivant sur des tablettes en bois, pour appeler Euripide à son secours (voir images n°1 et 2).

Qui est Palamède ?
Le mythe le présente d’abord comme étant le fils du roi de Nauplie (Nauplios), et ensuite comme un bienfaiteur pour la Grèce à cause de ses nombreuses inventions, dont l’écriture. Sa popularité croissante avait fait qu’il fut injustement accusé de trahison par Ulysse et mis à mort. Son nom n’apparaît nulle part chez Homère mais, chacun de ces trois grands tragédiens que sont Eschylle, Sophocle, et Euripide, a composé une pièce en sa mémoire.
Le Palamède d’Euripide, dont il ne reste plus que des fragments, dit ceci :

Palamède
A moi seul j’ai instauré des remèdes contre l’oubli : en établissant les consonnes, les voyelles et les syllabes, j’ai initié les hommes à la connaissance de lettres. Ainsi, si l’on s’absente et qu’on franchit l’étendue marine, on sait parfaitement tout ce qui se passe là-bas, chez soi. Un mourant expose par écrit à ses fils comment il partage sa fortune et l’héritier sait ce qu’il obtient. Les maux que causent aux hommes les querelles dans lesquelles ils tombent, une tablette les retranche, et elle ne permet pas le mensonge (voir image n°3).

Oiax
O mes mains, il vous faudrait entreprendre une œuvre de salut !
Allons, tablettes de planches polies,
Recevez les sillons du ciseau,
Messagers de mes peines.

……………………………………..
Partez, hâtez-vous, par toutes les routes,
Ici, là … Il faut faire vite.


Les images n°1 et 2 sont extraites de ARISTOPHANE, tome IV : Les Thesmophories – Les grenouilles, texte établi par Victor Coulon et traduit par Hilaire Van Daele, dans Collection des Universités de France, publiée sous le patronage de l’Association Guillaume Budé, Paris, Les Belles Lettres, 1962, p. 50 (image n°1) et p. 51 (image n°2).

Les images n°3 et 4 proviennent de EURIPIDE, tome VIII, 2ème partie : Fragments Bellérophon – Protésilas, texte établi et traduit par François Jouan et Herman Van Looy, dans Collection des Universités de France, publiée sous le patronage de l’Association Guillaume Budé, Paris, Les Belles Lettres, 2000, p. 509 (image n°3) et p. 511 (image n°4).

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Oksana Lewyckyj
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