LANGUES, ÉCRITURES, et CIVILISATIONS ANCIENNES

Concernant le linéaire A, le but est triple :
- Montrer qu’il y avait déjà une présence mycénienne / grecque en Crète, dès le Minoen Récent I, et que ces Mycéniens / Grecs utilisaient l’écriture linéaire A pour transcrire leur propre langue.
- Montrer qu’il y avait également une présence hourrite en Crète à l’époque minoenne.
- Vérifier si le linéaire A note aussi une langue sémitique (le cananéen ancien), opinion de Luciano Pavarotti.
Concernant les civilisations anciennes, ce blog ne se limite pas à la minoenne.

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mardi 19 avril 2011

Yves Duhoux, 11 mai 2011, Chypre !





Le nombre et la diversité des objets inscrits témoignent de la grande diffusion de l’écriture à Chypre vers la fin de l’âge du bronze, approximativement entre 1550 et 1050 av. J.-C.
En « chypro-minoen », on a d’assez nombreux bronzes (bols au rebord inscrit, instruments aratoires, petits lingots à destination votive). Il y a naturellement beaucoup de vases inscrits, portant des signes incisés ou peints (plus rarement) sur le corps, sur les anses, etc. Certains de ces vases sont de grands « pithoi » dont des fragments ont subsisté. En outre, il faut mentionner une série de cylindres-sceaux de type oriental, des pierres gravées diverses, des pesons. Enkomi est le site qui a fourni les principaux documents, mais on peut également citer Kouklia, Kourion, Maroni, Kition, Idalion,…et hors de Chypre, Ras Shamra-Ugarit.

Il y a pour Chypre une différence fondamentale avec la Grèce proprement dite. Sur le continent et dans les îles, on ne voit pas de traces d’une utilisation de l’écriture dans cette période qui va de la fin de la civilisation mycénienne jusqu’au grand renouveau de l’époque archaïque (IXème-VIIIème siècle), moment où l’on voit apparaître et se développer très rapidement le système d’écriture alphabétique, adapté à partir de l’écriture phénicienne, l’ancêtre de nos alphabets modernes. A Chypre, au contraire, il est évident qu’un procédé très ancien d’écriture de type syllabique a traversé cette période, pour revivre à partir du VIIIème , et surtout du VIIème siècle, sous la forme de l’écriture appelée communément « syllabaire chypriote ».

Si vous voulez en savoir davantage, dans le cadre d’un cours-conférence sur les écritures anciennes non déchiffrées et langages perdus, le professeur UCL, Yves Duhoux, donnera, le mercredi 11 mai 2011, de 17h à 19h, une leçon intitulée « Écritures et langues de Grèce et de Chypre avant l’alphabet », au Palais des Académies, immeuble : Écuries royales, local : Salle Ilya Prigogine, rue Ducale 1, 1000 Bruxelles :

academieroyale@cfwb.be

Téléphone : + 32 2 550 22 12

Télécopie : + 32 2 550 22 05

Les paragraphes 1 et 2 de cet article proviennent de MASSON, O., Les écritures chypriotes avant l’invention de l’alphabet, dans Archéologie vivante, vol. II, n°3, Mars-Mai 1969 : Chypre à l’aube de son Histoire. Les collections du Musée de Chypre, du Néolithique à l’Age du Bronze, Paris, 1969, p. 152 (pour le § 1) et p. 150 (pour le §2).

L’image n°1 comporte un stylet en os (fig. 27), un cylindre inscrit (fig. 28), une balle inscrite en argile cuit (fig. 29), un vase à anse inscrite (fig. 30), un poids de métier à tisser en argile cuit, inscrit lui aussi (fig. 31), un fragment d’une tablette d’Enkomi (fig. 32).

L’image n°2 est un bol phénicien trouvé à Kition, dans le temple d’Astarté. L’inscription sur la face extérieure mentionne un sacrifice fait à cette divinité par un certain ML de Tamassos, qui aurait mis ses cheveux dans le bol et l’aurait dédicacé à la déesse en accord avec la coutume phénicienne. D’autres interprétations de cette inscription ont été proposées.

Les images n°1 et 2 sont extraites de KARAGEORGHIS, V., Early Cyprus. Crossroads of the Mediterranean, The J. Paul Getty Museum (Los Angeles, first ed.), Milan, 2002, p. 20 (image n°1) et p. 145 (image n°2).

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Oksana Lewyckyj
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